Partie 1 – Les institutions des réseaux de vie

La Monnaie Pleine

Ce chapitre décrit l’institution économique des Réseaux de Vie qui gère le pouvoir de créer de la monnaie sans dettes, sans être un instrument de soumission des peuples à travers leurs endettements consécutifs à des crédits auxquels ils doivent recourir pour tenter de vivre le plus dignement possible dans le système de pouvoir capitaliste libéral ou les autres systèmes de pouvoir.

Le dossier sur l’analyse stratégique pour la mise en place d’une nouvelle monnaie pleine.

Notre rédaction est ici synthétique et va à l’essentiel. Pour les approfondissements, les exemples, les points techniques, nous utilisons le dossier sur l’analyse stratégique d’une nouvelle utilisation de la Monnaie pleine qui présente le conflit entre les deux cultures qui s’affrontent depuis les débuts de l’ère industrielle, le diagnostic interne avec les forces et faiblesses d’une Monnaie Pleine, le diagnostic externe avec les opportunité et les menaces de l’environnement. Ce dossier présente une rédaction analytique. Voir les liens à la fin de ce chapitre.

L’analyse stratégique permet de démontrer à nos contemporains la pertinence de remettre en place une monnaie pleine. Il complète et explique ce chapitre sur l’institution économique de la Monnaie pleine dans le fonctionnement des Réseaux de Vie, après avoir abandonné les systèmes de pouvoir.

Sans ce dossier sur l’Analyse stratégique d’une monnaie pleine, ce chapitre des Institutions politiques des Réseaux de Vie prenait un volume conséquent et le risque de se noyer dans des détails ou dans les nombreuses illustrations de ce sujet, aurait été important.

Ici nous présentons l’essentiel pour comprendre comment les Réseaux de Vie et leurs institutions économiques vont utiliser leurs ressources financières pour assurer leurs investissements et les rémunérations de leurs citoyens membres.

Pour commencer à comprendre ce qu’est une Monnaie Pleine, sans dettes, alors qu’elle reste rigoureusement interdite par l’oligarchie financière anglo-saxonne qui dirige le système de pouvoir capitaliste libéral, nous devons faire l’effort de visualiser un autre monde, une autre civilisation et mener plus loin ce choix de civilisation que nous avons présenté en introduction de cet essai  Nos Réseaux de Vie.

Oublions le dédale du système bancaire et de la création monétaire ex nihilo à partir des crédits accordés par les banques commerciales sous le contrôle des banques centrales privées, cette fausse monnaie et ces faux-monnayeurs selon la qualification de Maurice ALLAIS, prix Nobel d’Économie en 1988. 

Maurice Allais, la création de monnaie à partir de rien est identique à celle créée par des faux-monnayeurs.

Nous sommes ici dans le fonctionnement des Réseaux de Vie et la monnaie ne sert pas de moyen central pour contrôler l’économie mondiale au profit de l’oligarchie financière anglo-saxonne. Nous avons quitté les systèmes de pouvoir et fait le choix d’une civilisation bien plus florissante, humaine et juste, pacifiée. Nous travaillons en Qualité Totale avec des solutions optimales et un management participatif.

Caractéristiques de la monnaie pleine dans les Réseaux de Vie

L’évaluation des besoins en financement en Qualité Totale

Nous venons de le préciser au niveau de la démarche Qualité Totale qui conduit le travail sur l’ensemble de l’activité humaine : le coût d’obtention de la Qualité Totale évalue les investissements et le travail, les formations pour minimiser et éliminer les risques en l’état de nos connaissances actuelles et selon les solutions optimales obtenues par la pratique de la subsidiarité. Cette évaluation représente un besoin de financement exprimé en monnaie et évidemment, les Réseaux de Vie n’utilisent pas la monnaie comme dans le système de pouvoir capitaliste libéral.

La fonction d’une monnaie pleine dans les Réseaux de Vie

La monnaie a pour fonction de faciliter les échanges, d’être un instrument de mesure au niveau de la valeur accordée à un bien ou un service et c’est tout. L’épargne n’est pas une fonction de la monnaie dans les Réseaux de Vie. Pour se prémunir face à l’avenir, c’est la propriété commune et la gestion des biens communs qui sont utilisées.

La monnaie trouve son origine, son objet et sa cause dans le développement des réseaux de vie et non plus à travers l’affirmation d’un pouvoir exercé dans le cadre d’un système par un roi, un chef, un état, les propriétaires des banques centrales…. qui veulent contrôler les échanges commerciaux pour prélever une part des richesses afin d’établir un pouvoir toujours plus puissant et devenir les maîtres du monde.

La cause, l’origine de la monnaie dans les Réseaux de Vie se trouve au niveau des citoyens dans leur volonté de réaliser leurs objectifs définis dans leur démarche Qualité Totale afin d’éliminer les dysfonctionnements et minimiser les risques et menaces. La monnaie pleine va faciliter les échanges économiques et l’utilisation des compétences pour y parvenir et développer les richesses, économiser les ressources, préserver l’environnement, respecter la nature, bref mieux vivre dans une civilisation à nouveau florissante, humaniste, juste, pacifiée où les citoyens apprennent un nouvel art de vivre et trouvent leurs raisons de vivre.

Pourquoi une Monnaie Pleine ? Quelles sont ses récentes utilisations dans le système capitaliste libéral ?

Les exemples historiques de l’utilisation d’une Monnaie Pleine portent tous sur une solution rapide et efficace pour sortir d’une crise économique  ou pour s’en prémunir dans le cadre du système de pouvoir capitaliste libéral.

Par ordre chronologique, sont présentés ici les cas de Wörgl en Autriche, le cas du redressement allemand et le miracle économique entre 1933 et 1937, le cas de la reconstruction et de la modernisation de la France après 1945, le cas actuel de la monnaie WIR pour les entreprises suisses. Ces 4 exemples sont détaillés dans notre dossier Analyse stratégique pour une nouvelle utilisation d’une Monnaie Pleine. Nous allons ici simplement retenir les éléments essentiels dans chacun de ces 4 exemples pour préciser sa fonction et son utilisation.

Le miracle de Wörgl.

En 1932, M. Unterguggenberger, maire de Wörgl, avait lu les livres et écrits de Silvio Gesell sur l’utilisation d’une monnaie franche, sans dettes.. A partir de ses connaissances sur une monnaie sans dettes, il organisa un Comité d’urgence municipal, afin de créer des emplois.

La ville de Wörgl, dans le Tyrol autrichien met en place une caisse de secours pour éliminer les conséquences de la crise mondiale de 1929. Elle fait imprimer des attestations de travail d’une valeur de 1, 5 et 10 schillings. Et elle paie ainsi les employés et les ouvriers de la municipalité. Ces attestations seront dénommées exactement « bons de premiers secours de Wörgl, certificat de travail en valeur » . 

bons de premiers secours de Wörgl, certificat de travail en valeur

Seulement 9 000 schillings ont été émis sous forme de bons de travail, mais avec une dynamique intrinsèque. 

Les résultats :

  • près de 1 000 personnes embauchées dans les usines de la ville et les fonctionnaires municipaux,
  • réalisation des travaux décidés par la commune : plage au bord de la rivière, pont, routes,
  • la situation financière s’est nettement améliorée : les recettes fiscales passèrent de 93 000 à 121 000 schillings sans augmentation d’impôt. Les lourds arriérés furent en grande partie réglés. Des paiements anticipés d’impôts pour 1933 furent même effectués !
  • la notoriété de cette pratique monétaire aux USA : le professeur d’économie politique Irving Fisher, à l’université de Yale (États-Unis ), avait envoyé en décembre 1932 ses assistants à Wörgl pour étudier cette expérience. Un des assistants de son institut, Hans Cohrssen, prononça le 17 février 1933, à la radio de New-York, une grande conférence pour toute l’Amérique du Nord sur cette expérience de monnaie franche. Il dut la recommencer deux fois. Finalement, sous la direction du professeur Fisher et sur l’exemple de Wörgl, de tels certificats de travail furent émis comme argent de secours dans 22 États des États-Unis, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de villes comptant plusieurs millions d’habitants.

Commentaires :

Le miracle de Wörgl est l’exemple d’une Monnaie Pleine utilisée au niveau local dans une ville qui devient ainsi une ville libre par rapport à l’état et sa banque centrale. La prospérité apportée par la caisse de secours municipale et sa monnaie sous forme de  » bons de premiers secours, certificat de travail en valeur « , cette monnaie libre ou franche, a été rapide pour l’ensemble des agents économiques : les entreprises, la commune et l’ensemble des citoyens. Il n’y a pas eu d’endettement, au contraire une diminution des dettes publiques.

Il s’agit d’une politique économique de l’offre de travail qui entraîne l’augmentation de la demande avec les bénéfices et les rémunérations versées dans le cycle de production des richesses.

Pour éviter la thésaurisation de cette monnaie et l’épargne, cette monnaie est fondante. Chaque mois la retenue de 1% était concrétisée à l’aide de timbres collés sur les certificats. Ces timbres étaient vendus par la commune et apportaient donc une recette fiscale nette. De cette manière, bénéfices et rémunérations étaient utilisés de suite pour assurer la croissance économique.

Cette pratique d’une Monnaie Pleine, sans dettes, grâce au professeur Irving Fisher, a été également utilisée aux États-Unis dans près de la moitié des états et dans beaucoup, de villes de plusieurs millions d’habitants.

Le miracle allemand entre 1933 et 1937.

L’arrivée au pouvoir du nazisme dans le cadre de la préparation de la seconde guerre mondiale décidée et financée par l’oligarchie financière anglo-saxonne est présentée sur le site fileane.com, partie 5, « dossier Nos chers ennemis , comment ils organisent les guerres.»

L’exemple du redressement de l’économie allemande entre 1933 et 1937 porte essentiellement sur le développement industriel et celui des infrastructures publiques, menés selon les règles définies par Hjalmar SCHACHT avec l’utilisation d’effets de commerce adaptés aux circonstances de cette période. Le fonctionnement en détail de cette création de monnaie est décrit dans le diagnostic interne pour une nouvelle utilisation d’une Monnaie Pleine au niveau de ses ressources physiques, c’est à dire les productions de richesses qu’elle peut réaliser. 

Cet exemple est remarquable (en dehors du contexte du nazisme et de la seconde guerre mondiale) parce qu’il porte sur un redressement rapide et général de l’économie d’un pays ruiné et atteint lui aussi par la crise financière de 1929 puis la crise économique mondiale qui en fut la conséquence. En quelques années, passer de la ruine à une production industrielle et à une élimination du chômage, ne s’était jamais produit auparavant et non plus après.

C’est la raison pour laquelle nous utiliserons ce système de création d’une monnaie sans dettes avec ses mécanismes plus loin lorsque nous présenterons le processus de création et d’utilisation d’une Monnaie Pleine.

L’utilisation des bons de travail

Le principe repose sur les effets de commerce et la circulation de lettres de change. Lorsque tout est à reconstruire et à mettre au travail, ce sont les collectivités locales qui doivent prendre les initiatives pour lancer des travaux : routes, infrastructures, écoles, hôpitaux, logements sociaux, etc. Elles s’adressent ensuite aux entreprises qui pour réaliser ces objectifs doivent embaucher et acheter des matières premières, des équipements de production et des biens, des consommations intermédiaires qui entrent dans leur production.

Les collectivités locales émettent des effets de commerce sous forme de bons de travaux que Schacht nomme  « mefo » et lorsque le travail est terminé, ces bons de travaux sont escomptés auprès de la banque centrale nationale qui émet alors de la monnaie légale. L’ État allemand ne déboursait ses Deutschemark qu’au fur et à mesure de la « production », et ces Deutschemarks lui revenaient INTÉGRALEMENT dans ses caisses, par le cycle même de la monnaie. 

L’État décidait la mise en fabrication d’une production de richesse matérielle nationale (un hôpital, par exemple). Il émettait, à l’entreprise choisie, les « mefo » correspondant au coût total, sans aucun intérêt. Ces « mefo » étaient remboursables par la banque d’État, en Deutschemark (DM), au fur et à mesure de la réalisation. Les « mefo » des différents producteurs de la chaîne, échangés contre les Deutschemarks, servaient ensuite à payer les salaires et les bénéfices, en « monnaie réelle ». 

Exemple : la construction de 500 logements en maisons individuelles par la ville  » V  » pour un coût de  » x. DM.

5 entreprises interviennent depuis le terrassement, la construction, les branchements eau-électricité-gaz, les charpentes et toitures, l’aménagement intérieur (plâtres, peintures, menuiseries, mobiliers de cuisine, salon, chambres, etc.).

La ville  » V  » crée des bons de travaux (mefo) pour chacune des entreprise qui intervient dans ce projet: c’est la première signature sur le mefo qu’appose la ville qui commande les travaux et elle commence à le remettre à l’entreprise de terrassement puis aux 4 autres entreprises.

Lorsque la production de l’entreprise de terrassement est achevé, la ville signe le mefo de l’entreprise de terrassement pour indiquer que le travail demandé a été réalisé et accepté et elle transmet ce mefo avec les deux signatures à la banque qui gère le financement de ce projet immobilier pour le compte de la ville, la Banque de dépôts. Cette banque va escompter le mefo. 

Le rôle de la Banque centrale dans l’utilisation des bons de travail

Cette banque après le contrôle de l’avancement du projet immobilier de la ville va demander à la Banque centrale de l’état un réescompte de ce mefo pour le transformer en monnaie légale, ici en DM. C’est la troisième signature apposée par la banque centrale d’état. Elle crée de la monnaie légale « réelle » en contrepartie des richesses qui ont été produites et des projets dont le contrôle indique qu’ils ont bien été réalisés comme prévus.

La monnaie légale créée par la banque centrale est versée à la Banque de dépôts et l’entreprise de terrassement l’utilise pour rémunérer et payer celles et ceux qui ont participé à la création de sa valeur ajoutée, les salariés, les fournisseurs, les administrations publiques, les actionnaires, etc.

Ceux-ci utilisent la monnaie légale  « réelle » pour payer à leur tour leurs salaires et la répartition de leurs bénéfices. Cette monnaie réelle à travers son utilisation dans le circuit économique revient tôt ou tard à la Banque d’état car elle permet de nouveaux projets et de nouvelles dépenses d’investissements et de  croissance de l’économie nationale.

L’évaluation des besoins en monnaie par Schacht

Pour éviter la surchauffe de l’activité économique et ses conséquences au niveau de l’inflation, Schacht procède avec un bon sens rigoureux.

Il savait qu’il suffit de dépenser ASSEZ d’argent pour en retrouver assez : ni trop, ni trop peu. Tout risque d’inflation ou de déflation disparaît spontanément, l’équivalence de la dépense et des ressources résultant d’une constante mathématique. 

L’instrument de contrôle est certes rudimentaire mais imparable dans sa logique : il suffit de contrôler le niveau des stocks et des expéditions dans les entreprises puis dans les magasins de la distribution. L’objectif est que la production soit vendue et si le délai de vente est rapide, c’est le signe que l’économie tourne fort et est en croissance. Si ce délai ralentit et que les stocks en usines augmentent, il s’agit de ralentir la production sous peine de se retrouver face à des invendus.

Rappel : le risque majeur du système capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production est la surproduction capable de le mener à la ruine. Dans l’Allemagne des années 1930, au vu de la situation critique, un plan méticuleux n’était pas indispensable avant d’agir pour le redressement du pays.

Par contre en Union soviétique, dès 1935 les objectifs du Plan ont été dépassés et la puissance de l’économie soviétique devenait une menace pour l’Allemagne qui n’aurait plus été en mesure d’être la puissance européenne capable de conquérir les richesses de la Russie pour l’oligarchie financière anglo-saxonne dont ce fut le projet central.

Le miracle allemand entre 1933 et 1938

Les résultats furent rapides et spectaculaires.

En 1938 l’ Allemagne, pourtant pays au départ le plus touché par la crise avec les États-Unis, était le seul à être vraiment sorti de la crise. Les 7 millions de chômeurs ne le sont plus, il n’y a plus de chômage en Allemagne.

A partir d’une base 100 en 1929, la production en 1938 était de 130 en Allemagne, 104 aux USA, 117 au Royaume-Uni et 93 en France (d’autres facteurs sont évidemment à prendre en compte, notamment la politique de change, désastreuse dans le cas de la France). La croissance revenue dans la Troisième Reich attire les capitalistes du monde entier et surtout américains avec les importants investissements de la famille Rockefeller, de Ford, de General Motors, d’ITT, du groupe suédois SKF. Tous ces investisseurs étrangers financeront l’effort de guerre nazi et produiront eux aussi pour l’armement allemand.

La manière de Hjalmar Schacht utilisée pour redresser l’Allemagne n’a pas du tout été acceptée par les dirigeants de l’oligarchie financière anglo-saxonne et par les dirigeants politiques à son service. L’indépendance d’une monnaie pleine vis à vis des marchés financiers est pour eux totalement inadmissible. Exemple, ces deux citations très claires sur ce point.

« Le crime impardonnable de l’Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale a été sa tentative de retirer sa puissance économique du système commercial mondial et de créer son propre mécanisme d’échange qui nierait les avantages financiers mondiaux. » Churchill, «La deuxième guerre mondiale » Berne 1960

« Les grands banquiers sont alarmés par les succès de la politique financière de l’Allemagne hitlérienne, de la même manière qu’il y a plusieurs générations, leurs familles ont été terrifiées par les succès de l’économie naturelle de Lincoln et de Napoléon. Ce qui aurait été un progrès louable pour l’Allemagne et d’autres pays, était en fait la principale cause de la Seconde Guerre mondiale. La lutte entre la politique monétaire rival était inévitable. » Carnelius Carl Veith, « Citadelle du Chaos ».

Commentaires sur le miracle allemand organisé par Schacht

Le déroulement de cette histoire et le sort réservé par les dirigeants nazis à Schacht sont connus.

Ce que nous retenons, c’est que le redressement allemand entre 1933 et 1937 a surtout profité aux grands industriels qui ont vu leurs bénéfices explosés. Ils purent ainsi par la suite soutenir la production exigée des nazis dans l’armement et la guerre. Les citoyens n’ont plus été au chômage et ont touché des salaires mais l’interdiction des syndicats et la volonté de développer une puissante industrie de l’armement ont fait qu’il n’y a pas eu de politiques sociales réelles.

Les fascismes ont comme principe social de soumettre les peuples aux travaux intensifs avec des salaires très faibles dans le but de développer les industries d’armements pour les guerres qu’ils veulent mener contre leurs voisins. Sinon, les fascismes et les tyrannies utilisent les travaux forcés pour leurs détenus et prisonniers de guerre jusqu’à leur extermination.

Très vite, alors que Schacht demandait en vain que sa méthode soit étendue à la production agricole, les citoyens ont été confronté à la pénurie alimentaire et cette situation devint critique. Schacht fut accusé d’entre être le responsable et il fut ainsi évincé. Il exigeait d’autre part, qu’après 5 années de méfos, ceux-ci soient remboursés par l’état nazi car la Banque centrale n’avait fait que prêter des DM à l’état. Hitler et les dirigeants nazis n’ont eu que faire de la rigueur budgétaire de l’expert en Finances qu’était Schacht. La banque centrale fut contrainte par les nazis de financer les dépenses d’armements puis de guerres en utilisant la planche à billets et le pillage des richesses des pays occupés. Plus besoin d’experts en Finances macro économiques !

Hjalmar Schacht, à travers ses relations au plus haut niveau aux USA et en Grande Bretagne,  connaissait les plans secrets de Wall Street pour s’emparer des richesses de la Russie à travers l’organisation d’une guerre menée par l’Allemagne contre l’Union soviétique et le communisme. Il savait tout comme les principaux dirigeants américains que Rockefeller et JP Morgan avaient armé les SA d’Hitler et que le feu vert pour que celui-ci accède au pouvoir, avait été donné dans le salon ovale de la Maison Blanche par le Président américain.

A-t-il fait preuve d’un excès de zèle pour redresser aussi vite et puissamment son pays ? Tous savaient que l’Union soviétique réussissait son développement industriel et économique même au prix de déportations, exterminations par la faim de millions de personnes. Lorsque la victoire nazie sur l’Union soviétique s’échappa en décembre 1941 dans les faubourgs de Moscou, les dirigeants de Wall Street surent que l’Union soviétique ne serait pas vaincue mais ils avaient contre elle leur dossier sur la sélection de l’idéologie marxiste puis communiste en enfin soviétique . 

Et cette idéologie communiste fût bel et bien l’opposition officielle à leur idéologie capitaliste libérale qui leur permit de justifier tant de dépenses d’armements et de guerres contre les pays communistes ou de manœuvres politiques et militaires pour imposer ce communisme dans les pays qui sont devenus leurs cibles de conquêtes économiques. 

Ils restaient les maîtres du jeu en étant capables de créer les conditions des guerres qui depuis des siècles les enrichissaient si prodigieusement. Mais le redressement allemand de Schacht ne devait pas être connu, reconnu et pris comme exemple pour développer des économies nationales sans s’endetter auprès des banquiers internationaux. En ceci, ils appliquaient la sentence prononcée par leur ancien, Lionel de Rothschild, face au cas d’Abraham Lincoln et de son dollar Greenback.

Il n’en reste pas moins que la méthode et les outils mis en place dans ce redressement allemand ont montré toute leur efficacité, logique et bon sens. Encore faut-il les utiliser pour l’ensemble de l’activité humaine.

Il ne suffit pas de développer une économie en croissance, il faut aussi prévoir le futur autre que la guerre, présenter un avenir de prospérité et de paix. Le bon sens nous indique que les mefo, les effets de commerce, une monnaie pleine n’est certainement pas l’outil le plus indiqué pour y parvenir. Pour le futur, il est nécessaire d’utiliser un autre outil que nous examinerons le moment venu, les Droits sociaux.

La reconstruction de la France après 1945.

Le mécanisme mis en place à travers la tournée du Trésor

est décrit dans le diagnostic interne pour une nouvelle utilisation d’une Monnaie Pleine. Ce fut les Trente Glorieuses fondées sur la reconstruction et la modernisation du pays. Ce mécanisme repose sur les deux étapes bien connues :

  • la tournée du Trésor auprès des administrations publiques pour connaître leurs grands projets. Ce ne sont plus les collectivités locales qui sont interrogées mais les ministères. Cette démarche favorise la mise en place du Plan qui doit conduire les politiques du gouvernement.
  • le double escompte : l’escompte des bons du Trésor auprès des Banques commerciales retenues par le gouvernement puis le réescompte auprès de la Banque de France, nationalisée depuis 1945 à aujourd’hui.

Les résultats de l’utilisation de cette quasi monnaie pleine en France:

Durant cette période de reconstruction du pays, la monnaie pleine et l’utilisation pratique des effets de commerce vont développer une gestion des filières de production et une stratégie de concentration des entreprises derrière de grands groupes industriels nationalisés dont la CGE qui regroupe dans les années 1970, Alsthom et Alcatel, sociétés issues de la SACM et de la Société industrielle de Mulhouse dont nous avons vu la démarche de banque-assurance. 

Les besoins en investissements, le financement des programmes d’équipements ou de recherche-développement de nouvelles technologies sont présentés à l’administration du Trésor (la tournée du Trésor) et avec le Commissariat Général du Plan, la politique économique du gouvernement est définie. Le Gouvernement demande alors à la Banque de France le financement de ce programme d’investissements pour la part qui ne peut être couverte par la fiscalité. Charge à elle de gérer la monnaie légale et le stock de devises au mieux des intérêts du pays. 

Pour créer de la monnaie, le Trésor émet des Bons du Trésor qui sont achetés par les investisseurs institutionnels qui ont besoin de faire fructifier l’épargne dont ils disposent. Pour limiter l’augmentation de la masse monétaire et éviter l’endettement auprès des marchés financiers, la circulation des lettres de change et des effets de commerce entre clients et fournisseurs intervient. 

L’escompte auprès de la Banque de France, à la fin du processus de production, crée alors de la monnaie légale en contrepartie des richesses produites mais ce n’est alors qu’un jeu d’écritures comptables au niveau de la Banque centrale sans mettre en circulation de la monnaie fiduciaire ou scripturale. Au contraire, les effets de commerce, une fois escomptés sont détruits. Seul le bilan de la Banque centrale évolue pour correspondre au niveau qui a augmenté avec ces nouvelles richesses produites. 

Les résultats de cette modernisation de l’économie française sont spectaculaires et répondent à la volonté du Général de Gaulle de rendre le pays souverain et indépendant vis à vis des deux autres grandes puissances, les USA et l’Union soviétique et certainement également vis à vis de la haute finance de Wall Street dont la conduite durant la seconde guerre mondiale a de quoi choquer plus d’un militaire aussi averti des questions politiques et géo politiques que de Gaulle.

La filière nucléaire se développe sur l’axe militaire de l’arme de dissuasion nucléaire qui garantit la souveraineté du pays et sur l’axe civil des centrales nucléaires pour assurer une indépendance énergétique vis à vis du pétrole, du gaz et du charbon.

La Sécurité Sociale permet de développer des services de santé à la pointe des technologies et des services à la personne qui élèvent d’autant le niveau de vie, de la naissance jusqu’à la vieillesse.

Le développement de la Recherche et des formations élève le niveau de compétences et permet à la jeunesse d’utiliser  « l’ascenseur social » Cette liste des résultats est loin d’être exhaustive.

Commentaires sur l’utilisation de cette monnaie pleine durant les trente glorieuses: 

Ces développements économiques et sociaux sont cependant confrontés aux difficultés politiques et aux guerres de la fin de la colonisation. Les modes de vie changent rapidement mais les règles et les valeurs de la culture française restent bloquées, d’où les conflits sociaux qui se succèdent.

Le patronat, la bourgeoisie d’affaires qui n’avaient pas été à Londres mais à Berlin selon l’expression gaullienne célèbre, profitent de ce redressement français qui sert en priorité ses intérêts. La cause provient de ce que le gouvernement utilise une quasi Monnaie Pleine qui ne sert que les intérêts des grandes entreprises, comme ce fut le cas avec Schacht en Allemagne entre 1933 et 1937.

Fin des années 1970, dans les Faculté de Droit, en quatrième année de Maîtrise, le cours de Droit Commercial sur les Effets de Commerce et notamment la Lettre de Change représente l’aspect juridique de l’utilisation d’une monnaie pleine pour reconstruire la France après 1945. Pourtant dès 1973 intervient l’interdiction faite à la Banque de France, nationalisée depuis 1945 et aujourd’hui encore, de financer sans dettes les politiques économiques et sociales, militaires, énergétiques… du gouvernement. Ce changement de politique monétaire imposée par l’oligarchie financière anglo-saxonne maintenant que le pays s’était reconstruit, se fit en toute discrétion. Le programme de Droit des Affaires sur les effets de commerce n’avait pas été actualisé fin des années 1970. Cela avait en fait peu de conséquences puisque les juristes professeurs n’indiquaient pas à quoi servaient réellement ces effets de commerce et leur relation directe avec une monnaie sans dettes pour développer une économie nationale. Mais le savaient-ils eux mêmes ?

En réalité ce ne fut qu’une quasi monnaie pleine car réservée aux investissements publics et non pas disponible pour les crédits à la consommation des ménages. Un évènement marquant qui caractérise bien cette politique de reconstruction du pays avec une quasi monnaie pleine date de l’hiver 1954 avec l’intervention de l’abbé Pierre.

Pour illustrer cette colère, nous pouvons prendre l’exemple de la région de Rouen où l’abbé Pierre installera ses premières communautés Emmaüs. En 1954, les politiciens de la région s’occupent du projet du pont de Tancarville tout comme le gouvernement mène les grands projets d’infrastructures et d’industrialisation du pays. Mais des millions de français ont froid et nombreux sont les morts de froid.

La monnaie pleine sans dettes est uniquement utilisée par le gouvernement et le patronat pour des grands projets et les bénéfices de leurs grandes entreprises. Nous savons depuis que la question du logement social est restée en souffrance et que les promesses politiciennes dans ce domaine n’ont pas été tenues. Nous y reviendrons lorsque nous aborderons les Biens Communs.

La monnaie WIR utilisée par les entreprises suisses depuis 1934.

Nous revenons ici dans le même contexte économique et social des années qui subissent la crise de 1929 et que nous avons vu avec le cas du miracle de Wörgl dans le Tyrol autrichien. La connaissance monétaire de base utilisée en Suisse est également celle apportée par Silvio Gesell et sa  « monnaie franche »,  sans dettes.

L’origine de la monnaie pleine suisse réservée au patronat

document : extraits.

La monnaie WIR existe en Suisse depuis 1934. Née dans un contexte de crise économique et monétaire, elle est parvenue à résister aux changements économiques et sociaux et à se développer. Utilisée aujourd’hui par plus de 60 000 entreprises en Suisse, son succès renvoie à un modèle économique et social cohérent que véhicule cette monnaie particulière. 

…/…

Zimmermann et Enz ont alors l’idée de créer une coopérative nommée WIR-Cercle économique société coopérative (nom qu’elle a gardé jusqu’en 1998).

Il s’agit plus précisément d’une organisation d’entraide pour les entreprises de différents secteurs, permettant à ses membres de renforcer leur coopération tout en stimulant leurs échanges. Le but étant, pour chacun, de mettre son pouvoir d’achat au service des autres afin d’accroître la performance d’ensemble du système. D’où l’idée d’instituer une monnaie permettant de faciliter l’accès au crédit et les échanges, à une époque où l’on estime que 20 % des billets en circulation sont thésaurisés en Suisse (Wüthrich, 2008).

Ce programme devient effectif en 1936, avec l’obtention d’une licence officielle de banque. Très critiques à l’égard de la thésaurisation et plus largement du développement du capitalisme financier, Zimmermann et Enz s’inspirent à cet égard des idées de Silvio Gesell, lequel militait pour l’instauration d’une « monnaie franche ». …/…

Conformément aux idées de Zimmermann et Enz, le système WIR fonctionne donc avec sa propre monnaie, et ce toujours en l’absence d’intérêts sur les avoirs et les crédits WIR au niveau du taux d’intérêt « pur » cité plus haut. Compte tenu de cette suppression, la banque WIR demande entre 1 et 3 % du montant de chaque transaction afin de couvrir ses frais de fonctionnement et le risque encouru. ( fin du document)

En fait, la coopérative des origines, pour se développer dans le système économique libéral, a du prendre les caractéristiques des banques commerciales et notamment utiliser les crédits pour avoir de nouveaux clients et grandir. Elle aide les entreprises petites et grandes mais n’a pas pour finalité de changer le système libéral.

Bien au contraire, elle le renforce tout en restant protégée dans son espace privé. Il s’agit bien d’une monnaie qui fonctionne avec des taux d’intérêts faibles et donc avantageux pour les clients mais la portée de ce mouvement s’est limitée aux seuls intérêts des chefs d’entreprise.

Nous sommes loin de la Banque -Assurance de la Mutuelle de la Société industrielle de Mulhouse au 19ème siècle et de la dimension sociale de son développement industriel. Ce qui explique que l’exemple de la Société industrielle de Mulhouse est aujourd’hui interdit par les dirigeants du système libéral et en particulier par le patronat français essentiellement catholique et que cet exemple de la monnaie WIR utilisée par le patronat suisse a pu se développer et est politiquement  « correct  » aujourd’hui dans le système libéral.

Mulhouse associait chefs d’entreprises, cadres, ouvriers, municipalités, régions, dans un développement économique et social selon la culture protestante et qui n’avait pas changé depuis la République de Mulhouse dissoute en 1798 lors de son rattachement volontaire à la République française. Il y avait comme une sorte de Plan auquel tous participaient.

En Suisse, cette participation des salariés et des citoyens n’est pas prévue. Il n’y a pas de plan d’ensemble à la base de la monnaie WIR… tout comme il n’y en a pas eu un soutien politique lors de la votation de l’initiative Monnaie Pleine en 2018.

L’initiative suisse Monnaie Pleine de 2014 avec la votation en juin 2018

Comme toute initiative citoyenne, elle ne peut modifier qu’un seul point de la législation. Son but est limité à renforcer la sécurité des comptes bancaires des citoyens pour les protéger contre les crises financières. 

L’initiative porte principalement sur la différence entre “bilan” de la banque, et “actifs gérés et administrés” en dehors du bilan de la banque. Un simple regard sur le Baromètre bancaire 2014 de Swissbanking montrera que le bilan des banques représente environ 3000 milliards, quand les banques gèrent plus de 6000 milliards de dépôts en clients en dehors de leur bilan. L’Initiative Monnaie Pleine propose de faire passer  environ 370 milliards de comptes de paiement hors du bilan, soit 6% de plus : et on veut nous faire peur parce que le monde de la banque ne saurait pas faire cela ? Cette petite différence pour les banques fera une grande différence pour les clients : on a bien vu dans la faillite de la Banque Hottinger, que les actifs gérés hors du bilan n’ont subi aucune perte. Pourquoi réserver cet avantage concurrentiel aux seuls “fortunés” ?

Il s’agissait d’un premier pas, d’ouvrir une porte pour qu’après une votation réussie, tout devienne possible ! 

Les partis politiques et le patronat ont vite compris que le succès de cette initiative et la remise en place de la souveraineté citoyenne sur la création monétaire allait changer le fonctionnement politique, économique, social du pays pour un retour aux valeurs fondatrices des cantons libres et de la Confédération helvétique : une démocratie directe locale participative qu’il s’agissait alors d’actualiser.

Mais durant cette Initiative, cette description de la « société d’après » , cette vision complète et précise de l’utilisation d’une Monnaie Pleine et de tout ce qui va avec, n’a pas pu se dévoiler. Nous avons tous appris à mieux connaître le système bancaire, monétaire mais une proposition globale pour mettre en place une société capable d’utiliser une Monnaie Pleine n’a pas vu le jour.

Notre dossier sur l’analyse stratégique interne et externe pour l’utilisation d’une Monnaie Pleine sur ce site web reprend la plupart des débats qui ont eu lieu et les textes qui ont servis de support à nos discussions à Lausanne ou Genève. (voir les liens ci-dessous)

Le fonctionnement opérationnel d’une Monnaie Pleine

Le schéma de base de ce fonctionnement a été correctement exposé en 1942 par Francis Delaisi dans son livre  «  La Révolution européenne  » où il fait l’éloge du système économique allemand fondé sur le Capital-Travail et non plus sur l’étalon-or ou le dollar. 

Nous retenons de ce système économique, son moteur : l’utilisation d’une monnaie sans dettes, une monnaie franche ou une monnaie pleine, expressions qui désignent le même principe de création d’une monnaie qui appartient aux citoyens et sert leurs intérêts. Ce moteur, nous venons de le découvrir à travers les 4 utilisations présentées ici. Son schéma est toujours le même et dans les Réseaux de Vie il sera identique. Après il reste à désigner quels sont les agents économiques qui utilisent son fonctionnement. 

Par contre, nous utilisons ici la Monnaie Pleine dans une culture humaniste où le Travail précède le Capital, et non l’inverse.

Le schéma et les étapes dans l’utilisation d’une monnaie pleine

Dans les Réseaux de Vie, ce sera le même schéma et les mêmes étapes.

Le schéma et les étapes dans l’utilisation d’une monnaie pleine

1ère étape :la signature du Bon d’offre de travail.

Une institution politique avec l’une au moins de ses équipes de projets de vie résout un dysfonctionnement ou veut satisfaire un nouveau besoin. A travers la démarche Qualité Totale, cette équipe de projets évalue le COQ, le coût d’obtention de cette Qualité Totale. Cette évaluation est présentée au Centre de Gestion de l’institution locale, une Ville libre ou le cas échéant directement à la Confédération avec l’appui de sa Ville libre de rattachement.

Le centre de gestion présente ce projet et son financement à l’assemblée de l’action politique de la Ville libre ou de la Confédération. Selon le montant du financement, en dessous d’une certaine limite, la Ville libre émet un Bon d’offre de travail et le signe puis le remet aux entreprises retenues par l’équipe de projets dans son COQ.

Au delà de cette limite et pour ce projet qui requiert des investissements et des travaux importants, la Ville libre en relation avec la Confédération cherche à savoir si un Coût d’Obtention de la Solidarité est possible tout comme des synergies. Entre temps, le financement est inscrit dans le Plan au niveau local et Confédéral.

Le dossier complété, une fois prêt, la Ville libre ou la Confédération émet un Bon d’offre de travail et le signe puis le remet aux entreprises retenues par l’équipe de projets dans son COQ ou aux entreprises retenues avec le concours de la Confédération pour réaliser des économies d’échelle dans la production.

2ème étape : la signature à la réalisation des objectifs du projet de vie.

L’équipe de projet remet son rapport au centre de gestion de la Ville libre qui contrôle et valide le paiement des travaux. Une commission de l’assemblée de l’action politique signe le Bon d’offre de travail et le transmet à la banque locale de la Ville libre pour un premier escompte.

3ème étape : le deuxième escompte auprès de la Banque centrale de la Confédération.

Ce ré escompte permet à la Banque centrale de la Confédération de créer de la monnaie légale pour le montant des travaux et cette monnaie légale est transmise à la banque locale de la Ville libre pour paiement des participants à la création de la Valeur ajoutée du projet.

Les équipes de projet de vie utilisent la monnaie pleine dans les Réseaux de Vie. 

Cette Monnaie Pleine est utilisée pour le fonctionnement des entreprises, le paiement des rémunérations.

Une équipe de projets de vie qui se crée ou poursuit son activité vers de nouveaux objectifs utilise d’abord cette Monnaie Pleine et le cas échéant lorsqu’elle a besoin d’un financement supplémentaire, elle demande à la Ville libre ou bien à la Confédération si des disponibilités en Monnaie Pleine existent.

Lorsque l’équipe de projet est dissoute et que ses membres créent une nouvelle équipe de projet ou vont rejoindre d’autres équipes de projets, le centre de gestion de la Ville libre procède à la liquidation des comptes de cette équipe de projets et transferts les ressources financières disponibles vers d’autres activités.

En fonction du Plan et de l’avancement des projets de vie, ces disponibilités sont transférées en priorité puis il y a création de nouveaux Bons d’offre de travail. Lorsque les travaux sont différés ou que l’activité baisse, les disponibilités en monnaie pleine sont retirées des centres de gestion ou de la banque locale et transformées en Droits sociaux pour être utilisés plus tard lorsque cela sera nécessaire en tant que Droits sociaux dans la gestion des Biens communs ou de les convertir à nouveau en monnaie pleine pour être utilisés immédiatement. Nous reverrons ce cas lorsque nous aborderons la gestion des Biens communs avec les Droits sociaux.

Sur le plan juridique, lors de la circulation des effets de commerce et de la lettre de change, la responsabilité entre endosseurs et endossataires est in solidum. En cas de défaillance de l’un d’entre eux qui briserait ainsi la chaîne de transmission et la confiance, celui qui subit le dommage peut s’adresser à n’importe lequel des autres signataires de la lettre de change pour être payé.

Ce dysfonctionnement fait alors l’objet d’un Cercle de Qualité pour trouver un COQ et éliminer ce dysfonctionnement et s’assurer contre ce risque. Le dommage est compté comme une perte dans le calcul du Coût d’Obtention de la Solidarité.

La participation de l’ensemble des citoyens a besoin d’un Plan pour se définir et s’exprimer.

Nous comprenons que cette gestion d’une Monnaie pleine, sans dettes, a tout intérêt à se dérouler dans le cadre de prévisions précises de l’activité à mener au présent et au futur. Ce fut notamment le cas la dernière fois en France après 1945 lors de la reconstruction et modernisation du pays.

document, source : 

la Planification française après 1945, par Pierre Massé, : page 88 :

 « Les prévisions et programmes à long terme établis à l’échelle nationale dans les pays occidentaux ne sont fondamentalement rien d’autre qu’une transposition et une généralisation de la technique des conventions commerciales de droit privé. » (R. Marjolin et Duquesne de la Vinelle.)

L’instrument de ces prévisions et de ces programmes est le tableau économique de François Quesnay, que Mirabeau considérait comme « la grande découverte qui fait la gloire de notre siècle et dont la postérité recueillera les fruits».

La postérité s’est fait longtemps attendre, mais elle est quand même venue, lorsque Leontief a donné au tableau économique sa forme moderne et que Gruson a créé et développé les Comptes de la Nation. Le tableau économique est, initialement, une description des flux matériels circulant entre les principaux secteurs.  

page 93.

 La fonction du Plan est de développer ce système économique et financier de production des richesses organisé par le gouvernement.

« Les instructions adressées le 10 janvier 1946 à M. Jean Monnet par le général de Gaulle, président du Gouvernement, s’exprimaient en effet en ces termes :

« Puisque l’exécution du Plan exigera la collaboration de tous, il est indispensable que tous les éléments vitaux de la Nation participent à son élaboration. » Un second élément de succès est la cohérence du Plan, le fait qu’il préfigure, si tout le monde joue le jeu, une situation dans laquelle les facteurs et les produits des différentes branches s’échangeront sur des marchés en équilibre. 

fin du document.

L’utilisation de la Monnaie pleine dans l’ensemble de l’activité économique est la nouveauté apportée par les Réseaux de Vie

L’utilisation de la monnaie pleine par les institutions politiques des Réseaux de Vie n’est donc pas une solution nouvelle et peu connue. Ce qui est radicalement nouveau, c’est la portée de son utilisation et sa généralisation à l’ensemble de l’activité humaine. 

Dans l’histoire contemporaine, cette généralisation de son utilisation n’a jamais eu lieu jusqu’ici.

L’explication est simple et notre lecteur l’a compris : dans un système de pouvoir qui contrôle l’activité humaine avec de l’argent dettes et avec la généralisation de la soumission des citoyens à l’obligation de s’endetter pour vivre, l’utilisation d’une monnaie pleine ne peut être que partielle et ponctuelle lorsqu’il est nécessaire de remonter rapidement une économie en crise… pour qu’elle puisse faire la guerre tel que les plans des maîtres du monde la prévoient. Ce fut le cas du plan Schacht pour sortir l’Allemagne de la crise de 1929 et de ses problèmes liés au Traité de Versailles et à sa défaite de novembre 1918. 

Des dirigeants politiques qui ne comprenaient pas ces questions financières et ce pouvoir sur la création de la monnaie, comme Churchill au Royaume-Uni, se sont opposés dès 1936 sur cette utilisation d’une monnaie pleine en Allemagne pour redresser l’économie du pays. D’où leur volonté au cours et après la seconde guerre mondiale d’anéantir totalement l’économie allemande.

Une prospérité sans fin.

Pour la première fois, après avoir quitté les systèmes de pouvoir, l’utilisation d’une monnaie pleine sert à rémunérer le travail à travers l’ensemble de l’activité humaine. La condition de cette rémunération, nous venons de la voir, tient dans la pratique de la démarche Qualité Totale à travers l’ensemble de l’activité humaine. 

Cette démarche Qualité Totale représente alors la pratique quotidienne et sans fin de la subsidiarité, de l’alliance des contraires, le passage de l’assurance à la solidarité. Cette pratique est sans fin parce qu’elle n’est plus limitée ou écartée à cause d’un manque de monnaie.

La tournée du Trésor utilisée pour faire remonter les projets d’investissements et les besoins en financement dans le système de pouvoir entre 1945 et 1973 n’existe plus et elle est remplacée par l’action politique au niveau des institutions politiques locales puis au niveau de la Confédération des Réseaux de Vie. Préparées par les Centres de Gestion des Réseaux de Vie, les assemblées des institutions politiques décident du financement des Coûts d’obtention de la Qualité pour éliminer ou réduire les risques et les dysfonctionnements. 

Il n’y a plus de référence à des marchés en équilibre, dogme du système capitaliste et libéral qui n’a jamais été vérifié au niveau de cet idéal trompeur. Le risque mortel et destructeur de surproduction qui existe dans le capitalisme n’existe plus. L’action politique à travers sa gestion de l’ensemble de l’activité humaine, organise la répartition des ressources et des compétences en fonction du niveau de satisfaction des besoins sur les deux niveaux de production des richesses : le travail indispensable à la vie et à la survie d’une part et d’autre part la réalisation des œuvres capables d’élever le niveau de vie et qui sont transmises aux générations futures. Le plein emploi est réalisé à travers cet ajustement décidé par l’action politique des institutions des Réseaux de Vie.

Nous sommes bien en présence de cette prospérité sans fin prédite en 1863 par Lionel de Rothschild lorsqu’il s’opposa à la pratique des Greenbacks mise en place par Abraham Lincoln pour financer les troupes de l’Union dans la guerre de Sécession et ainsi mettre fin à la Banque centrale privée des USA. Voir le chapitre en Partie 5 sur le financement et la direction des guerres.

La difficulté de planifier les services et les richesses immatérielles dont les citoyens ont besoin en fonction des situations rencontrées.

Au niveau du fonctionnement de ce processus de production des richesses et de la rémunération du travail nécessaire à cette production, il y a une difficulté bien répertoriée et classique en économie : autant il est assez facile d’évaluer et de planifier les besoins pour la production de biens matériels ou d’équipements, d’infrastructures, autant il devient très difficile de planifier des services, des richesses immatérielles. 

Les spécialistes de la planification française après 1945 l’avaient fort bien compris :  « Le domaine des objets courants est beaucoup plus fluide. Il est à peu près impossible de savoir quatre années à l’avance quel nouveau gadget aura la faveur du public. Mais ici la régulation s’opère par l’adaptation des fabrications au moyen de transformations faciles et d’investissements rapides. »   

D’où le besoin de développer le Marketing. Et encore, nous sommes ici toujours au niveau des biens matériels. Au niveau des services, par exemple le logement social, nous avons vu qu’en 1954, il y avait un manque total de planification de ces équipements immobiliers. Et aujourd’hui la seule planification qui vaille pour les services publics est celle de la haute finance qui réduit leurs financements à coup de mesures d’austérité avant de pouvoir les privatiser puisqu’ils ne sont plus alors en capacité de rendre un service public de qualité.

Nous pouvons de mémoire citer une autre affirmation connue : si l’Union soviétique dès les années 1930 avait eu des ordinateurs, le communisme aurait réussi. Aujourd’hui nous avons tous des ordinateurs à notre disposition, seulement cette planification est interdite car radicalement opposée à la doctrine des marchés et au système capitaliste dominé par l’oligarchie financière anglo-saxonne. Pourtant la planification qui sert de base pour créer et gérer la Monnaie Pleine tout comme les Droits sociaux permet le développement des Biens communs et la réalisation des œuvres qui élèvent le niveau de vie.

La Monnaie Pleine et le paiement des échanges économiques dans les Réseaux de Vie.

La circulation de la Monnaie Pleine légale sans dettes est indispensable pour simplifier les échanges destinés à vivre et pour consommer les biens et services courants, habituels. Les paiements se font en monnaie fiduciaire et le plus souvent en monnaie scripturale. Il n’empêche, il s’agit d’éliminer le risque de thésaurisation, c’est à dire que des consommateurs épargnent en mettant de côté de la monnaie pleine et créent ainsi une fuite de monnaie et à moyen terme un risque d’inflation.

La monnaie franche de Silvio Gesell

Nous avons vu dans les cas historiques d’utilisation d’une monnaie pleine, que Silvio Gesell pour défendre la monnaie franche mettait en place une monnaie fondante pour dissuader les consommateurs de thésauriser cette monnaie. Le Bon d’offre de travail s’il était conservé plus longtemps qu’autorisé devait payer un impôt. Les dates de circulation sur le Bon d’offre de travail apportaient la preuve pour justifier ou non cette imposition dissuasive. Les consommateurs qui conservaient longtemps un Bon payaient beaucoup d’impôts et ceux ci diminuaient d’autant la valeur réelle du Bon. 

Dans le cas de Wörgl, ce fut possible car seuls ces Bons circulaient et ce n’est qu’une fois les richesses produites et vendues à des agents économiques externes que de la monnaie légale autrichienne ou des devises étrangères entraient dans les caisses de la ville. Dans le cas du redressement allemand, vu la situation misérable au départ et le fait que les mefo circulaient essentiellement entre les grandes entreprises et leurs sous-traitants, le risque de thésaurisation de la monnaie DM créée après le double escompte des mefo était minime.

Dans les Réseaux de Vie, ce risque de thésaurisation ne peut compromettre le développement durable et la prospérité future. 

La possibilité de thésauriser et de vivre de ses rentes n’existe cependant pas car les entreprises commerciales n’ont pas d’actionnaires et d’investisseurs comme dans le capitalisme. L’épargne n’a donc pas cette possibilités de trouver des revenus. Pour financer les investissements, le travail et le développement des projets de Vie, les citoyens et leurs institutions politiques utilisent une Monnaie Pleine et des Droits sociaux, comme nous allons le voir. 

Donc pas d’endettement pour des crédits, pas de dividendes à verser aux actionnaires ou aux fonds d’investissements, etc. Ce qui représente un avantage concurrentiel important et une élimination totale du surcoût du capital actuel par rapport au système capitaliste libéral. 

L’épargne pour préparer le futur est naturelle et permise, seulement elle prend une forme nouvelle qui n’existe pas dans le système de pouvoir capitaliste libéral et pour cause, puisqu’elle y est rigoureusement interdite vu qu’elle utilise la propriété commune : ce sont les Droits sociaux.

La thésaurisation se justifie pour disposer de ressources financières lorsqu’un évènement particulier surviendra dans le futur de manière à pouvoir y faire face. L’autre argument repose sur la volonté de capitaliser ces ressources financières pour se faire plaisir à un moment donné et s’offrir un bien ou un service exceptionnel et sortant de l’ordinaire. La problématique repose donc sur la prévision et l’organisation du futur, avec ses risques et ses possibilités de plaisir.

La planification dans le futur de ces besoins et de ces services est possible et indispensable. 

Ces évènements futurs vont donc compléter le Plan mis en place pour gérer la Monnaie Pleine qui finance les travaux à court terme.

La planification valorise le travail à réaliser soit en Monnaie Pleine pour le travail immédiat à court terme, soit en Droits sociaux pour le moyen et le long terme.

Par exemple pour un être humain , à la naissance, sont évaluées en Monnaie Pleine les dépenses pour les besoins du bébé et des parents. Puis dès la naissance, sont planifiées en Droits sociaux à l’âge de 3 ans les dépenses en salaires et investissements de l’école maternelle, etc., jusqu’à la planification d’une maison de retraite et des dépenses de fin de vie en salaires et en investissements.

Les citoyens définissent durant leur avancée en âge, leurs projets de vie : suivre ou pas des études supérieurs, vivre en ville ou à la campagne, partir à l’étranger quelques années ou définitivement, se marier, avoir des enfants, etc. A chaque étape, ces données actualisent la planification qui avait été faite à la naissance et la gestion des droits sociaux se met à jour.

Le moment venu, les citoyens utilisent directement ces droits sociaux dans les biens communs utilisés ou convertissent une quantité de Droits sociaux en Monnaie pleine pour payer des dépenses devenues immédiates. Bien entendu, le travail des citoyens est rémunéré en Monnaie Pleine et une partie dont la part est laissée au choix de chaque salarié.e, est rémunérée en droits sociaux (comme pour les cotisations sociales actuelles). Les droits sociaux acquis à partir du travail deviennent plus importants que ceux attribués dès la naissance à travers la planification. 

Cette gestion qui est centrale au niveau de l’action politique dans les institutions politiques des réseaux de vie sera développée dans le chapitre suivant lorsque nous développerons la gestion des Biens communs. Pour le moment nous présentons les moyens de paiement et la monnaie pleine qui favorisent le développement des échanges entre les réseaux de vie.

Cette planification qui garantit le développement des biens communs qui élèvent le niveau de vie s’ajuste ainsi avec souplesse années après années en fonction de l’évolution des modes de vie et de l’évolution démographique. Cet ajustement fait l’objet de décisions prises par l’action politique au niveau des institutions dans lesquelles évoluent les citoyens.

La gestion des Biens communs hérités du passé et de nos aînés

Nous venons de voir le financement de l’activité présente et future. Il y a aussi l’activité qui utilise le passé, le patrimoine matériel et immatériel transmis par les générations qui nous ont précédés.

Les évènements qui vont survenir volontairement ou inéluctablement dans la vie humaine sont connus et font partie de notre condition humaine depuis notre naissance jusqu’au décès de notre corps charnel. Nos aînés sont passés par là et ont construits des bâtiments et des connaissances pour disposer des solutions les meilleures afin de vivre dignement et en sécurité ces moments et ces choses de la vie.

Au niveau local, notamment durant la période médiévale en Europe, ce patrimoine et ce savoir ont été gérés en propriété commune sous le statut juridique de Biens communs. Aujourd’hui la propriété collective de l’état-nation gère les services publics, ceux de l’état Providence que l’idéologie néo libérale et ses partisans veulent privatiser et à défaut réduire drastiquement les financements publics à travers le système fiscal.

Ces biens communs gérés en propriété commune n’ont pas besoin d’utiliser une monnaie pleine comme dans le cadre d’une consommation habituelle de biens matériels.

L’utilisation des services dépend étroitement des locaux et de leurs équipements mais aussi de leur localisation, de leurs environnements naturels, de leur situation dans des paysages remarquables, des milieux de vie adaptés à l’éducation, à la recherche, au rétablissement de sa santé, à la pratique des loisirs, au partage de ses amours, à la pratique de notre première source de savoir et à notre cheminement spirituel. L’utilisation de ces services et de leurs moyens est davantage un droit d’accès à ces équipements que le paiement d’un bien de consommation. 

Ce droit d’accès à un Bien Commun est plus un titre de propriété permettant l’usage d’une chose que le paiement d’un bien ou d’un service avec une monnaie qui permet l’ensemble des éléments d’une propriété : usage, droit d’en tirer des revenus, pouvoir de la détruire ou de la vendre. 

Les relations entre l’utilisation de la monnaie et l’utilisation d’une forme du droit de propriété.

En clair, nous revenons à ce stade de l’analyse à la justification d’une monnaie selon le droit de propriété auquel elle se rattache.  Et ce droit de propriété dépend d’un critère temporel: le présent ou le futur ou encore le passé et son patrimoine, ses connaissances que nous avons besoin de conserver.

L’usage du droit de propriété varie donc selon le moment de la consommation d’un bien ou service soit à court terme soit à moyen ou long terme mais aussi selon le mode de financement de cette consommation au présent puis au futur.

Les écritures comptables dans le fonctionnement des Réseaux de Vie sont ainsi exprimées soit en Monnaie pleine soit en Droits sociaux.

La distinction juridique selon l’utilisation souhaitée du droit de propriété :

Eléments du droit de propriété utilisésMoyens de paiementTypes de biens concernésCatégorie de production concernée
Droit de propriété complet : usus, fructus, abusus (usage, recevoir des fruits, vendre ou détruire)Monnaie PleineBiens de consommationProduits
Droit de propriété incomplet : uniquement droit d’usageDroits sociauxBiens communsServices

Explications :

  • L’ensemble du droit de propriété, usus, fructus, abusus est utilisé par la monnaie pleine pour les biens de consommation qui sont des produits Ex : louer un logement, vendre sa voiture
  • Le droit d’usage, l’usus, est uniquement utilisé par les Droits sociaux pour gérer les biens communs qui sont des services. Ex : santé : droit d’utiliser les soins d’un hôpital.

La distinction entre le moment de la consommation :

Type de consommationMoyens de paiement utilisésFonction économique assurée
Consommation immédiate de produits matériels pour vivre Monnaie PleineConsommation
Consommation différée et prévue pour plus tard ou quand c’est nécessaire le moment venu :
éducation, santé, justice, sécurité, voyages et loisirs, retraite, dépendance et fin de vie, etc.
Droits SociauxÉpargne

Explications :

  • La consommation immédiate de produits pour vivre est assurée par la monnaie pleine dans le cadre de la fonction économique de consommation.
  • La consommation différée de produits ou de services est assurée par les droits sociaux qui correspondent à la fonction économique d’épargne.

Utilisation des moyens de paiement selon le droit de propriété et le niveau de gestion des échanges.

La Forme de propriété concernéeLe paiement des échanges et du travail utilise le moyen de paiement deQui s’occupe de la gestion de cette activité économique ?
La Propriété individuelle privée de chaque personne juridiquePlusieurs moyens de paiement sont possibles : la Monnaie Pleine, la comptabilité en partie double, le troc, le don.Les Personnes juridiques, les citoyens
La Propriété Commune gérée directement par l’ensemble des membres du groupe social.Droits sociauxL’Institution locale qui gère les Biens communs 
La Propriété collective gérée par des représentants des membres du groupe social.
Elle concerne essentiellement les biens immatériels, les connaissances, les méthodes pour gérer l’activité humaine.
Elle utilise selon le cas soit la Monnaie Pleine, ou les Droits sociaux
Selon une consommation immédiate ou différée dans le temps.
Elle est gérée au niveau de la Banque centrale de la Confédération dans sa mission de développer les synergies et les solidarités en interne ou en externe avec d’autres nations ou Confédérations de nations.

Les gestions possibles de la Monnaie Pleine dans les Réseaux de Vie.

Au niveau de chaque institution politique, l’action politique de ses membres détermine la forme de propriété utilisée dans son fonctionnement et la nature des échanges qui sont réalisés. Nous sommes ici au cœur de l’exercice du Pouvoir et de la mission des assemblées de l’action politique : choisir la forme de propriété la plus judicieuse pour gérer un bien ou un service à court terme ou à moyen et long terme.

Par exemple, une ville libre ou une équipe de projets de vie peut décider d’acheter les véhicules dont elle a besoin pour réaliser ses objectifs. Elle aura le choix entre la propriété commune ou la propriété collective. Comme il s’agit de produits ou de biens matériels, il sera probablement plus simple d’utiliser la Monnaie Pleine et d’utiliser la propriété collective : la gestion des véhicules sera confiée à des représentants du groupe social, certainement un petit groupe de mécaniciens. Pour construire un bâtiment, la gestion sera confiée soit au groupe social soit à un groupe de spécialistes du bâtiment qui rendra compte devant l’assemblée de l’institution. Une fois que le bâtiment est construit, le personnel qui assure les services peut être géré selon un contrat de travail individuel ou selon la propriété collective en tant que représentants désignés par le groupe social selon les compétences nécessaires et la durée de la mission exercée dans l’institution. 

Il y a donc une grande souplesse dans le fonctionnement des Réseaux de Vie au niveau de l’utilisation des moyens de paiement et cette souplesse permet d’obtenir une transparence et surtout une bien meilleure sécurité dans les échanges.

Le système de pouvoir communiste n’utilise que la propriété collective gérée par le seul parti communiste ou soviétique et les propriétés individuelles et communes sont interdites, d’où la dérive totalitaire inéluctable.

Le communisme décrit par Marx et Engels condamne bien le système de pouvoir capitaliste mais il reste à une analyse historique, philosophique et sociologique et aujourd’hui encore les militants communistes au premier abord, ne comprennent rien à ce droit de la propriété qui nous est interdit par les dirigeants politiques depuis l’absolutisme royal jusqu’à la Constitution de la Vème République.

Obnubilés par la lutte des classes à l’intérieur d’un système de pouvoir, ils confondent béatement propriété collective et commune en croyant que collectif et communiste c’est la même chose que commun et la gestion des Biens Communs par le groupe lui-même dans une démocratie locale directe participative ou nommée aujourd’hui à travers le village planétaire d’Internet : Réseaux de Vie politique, économique, sociale, culturelle…

Par contre, le développement des Réseaux de Vie a pour objectif l’utilisation prioritaire des biens communs au niveau des œuvres destinées à élever le niveau de vie et qui sont transmises aux générations futures. La propriété collective, nous le rappelons, a pour objectif prioritaire la gestion des biens ou services immatériels. Parmi les droits sociaux qui garantissent les échanges de savoirs ou de production immatérielle, à côté de l’usage d’un bien ou d’un service matériel ou interpersonnel, il y a également le don ou le troc qui complètent ici les possibilités de paiement d’un échange. 

Cet objectif prioritaire qu’est le développement des Biens communs utilise les différents moyens de paiement et ceux-ci reposent sur la distinction entre consommation et épargne, consommation différée. S’il est plus facile de planifier la production des biens matériels ou les biens d’équipements (machines, etc.), si le système capitaliste n’a pas voulu planifier le développement des services publics pour espérer mieux les privatiser, les Réseaux de Vie vont planifier le développement des Biens Communs. 

Nous allons y venir dans le chapitre qui suit. Mais avant, il nous reste à présenter l’intervention de la Confédération des Réseaux de Vie dans la gestion de la Monnaie Pleine.

L’intervention du collège du Commerce de la Confédération des réseaux de Vie dans la gestion de la monnaie pleine.

Cette intervention se précise donc au niveau de la gestion de la Monnaie Pleine et des Droits Sociaux.

La Confédération va travailler la planification pour dégager des synergies

 sinon des gains de productivité, spécialement en premier lieu des économies d’échelle positives dans l’outil de production. 

Nous le répétons, l’utilisation de la lettre de change et des effets de commerce favorise et requiert des stratégies de concentration par filière, le plus souvent verticale. La confédération va animer et contrôler le travail des différents centres de gestion des réseaux de vie chargés de cette recherche des synergies et des gains de productivité. L’exemple repris dans le document sur le Plan français après 1945 présente l’étude de marché du sidérurgiste :

document, page 88 :

Aussi toute firme fait-elle des études de ce type avant d’établir ses programmes d’investissement et de fabrication.

Le sidérurgiste assure ses approvisionnements de minerai et de coke, suppute ses débouchés dans les secteurs de l’énergie, de la mécanique et du bâtiment, s’informe des programmes de ses concurrents. Il ne prend ses décisions qu’après une exploration minutieuse de son environnement industriel.

Mais, en se limitant à cet environnement, il peut négliger des domaines d’activité qui lui semblent éloignés du sien et qui sont, cependant, susceptibles de réagir sur sa situation.

L’évolution des revenus agricoles ou de la recherche pétrolière, par exemple, a des effets qui se transmettent de proche en proche à travers l’économie, et qui, après avoir affecté la production des tracteurs ou des tubes, finissent par influencer les ventes d’acier.

L’idée directrice de la planification indicative est d’intégrer tous ces effets d’interdépendance en étendant à l’échelle de la Nation le comportement du sidérurgiste à l’égard de ses approvisionnements et de ses débouchés.

fin de l’extrait du document. 

La planification est restée indicative en France après 1945 parce que la doctrine libérale l’impose et que la jurisprudence reste établie sur la théorie du chef d’entreprise seul juge de sa gestion, sauf sur la question du licenciement d’une partie ou de l’ensemble du personnel lors de la fermeture partielle ou totale de son usine ou établissement. 

Cette planification dans les Réseaux de Vie est au minimum incitative sinon impérative de fait mais ceci ne doit pas poser de difficultés puisque les équipes de projets de vie et leurs institutions pratiquent la subsidiarité, la Qualité Totale et les autres méthodes de gestion dans un management participatif. Le résultat attendu est bien la solution optimale compte-tenu des connaissances disponibles, solution optimale qui rencontre en principe une unanimité.

Le tableau économique des Comptes de la Confédération

permet également de gérer la planification et ses mises à jour 

  •  pour la masse de Monnaie Pleine en circulation avec les sommes échangées par les lettres de change et les effets de commerce 
  • ainsi que pour l’exercice comptable, le montant des conversions des Droits sociaux en Monnaie Pleine 
  • et pour finir, avec le stock de Droits sociaux qui serviront dans les années futures pour donner du travail aux citoyens.

 Les citoyens veulent connaître la charge de travail pour les mois et les années à venir dans une entreprise, après ils savent ce qui va arriver. Le Plan répond à cette attente humaine, ce besoin de sécurité.

Le résultat final, nous l’avons dit, se lira dans le Bilan de la Banque de la Confédération et l’augmentation attendue de ses actifs représentants les richesses produites et disponibles pour les citoyens des Réseaux de Vie. Nous comprenons maintenant que la plupart de ces actifs correspondront aux patrimoines des Biens Communs.

Le lecteur comprendra aussi dès à présent que l’utilisation d’une Monnaie Pleine et des Droits sociaux avec toutes les règles et mesures, la planification, qui permettent leur gestion, est de nature à garantir sur le plan social non seulement l’élimination plus ou moins rapide des inégalités de revenus et de patrimoine provoquées par l’absolutisme royal puis le système économique capitaliste, mais aussi l’élimination de la lutte des classes puisque sur le plan social, dans les Réseaux de Vie, il n’y a pas de place pour des classes sociales. Nous y reviendrons dans les Institutions sociales.

Nous verrons que dans la civilisation humaniste portée par les Réseaux de Vie, il n’y a pas de classes sociales, seulement une organisation fonctionnelle de l’activité humaine et qui, durant la période médiévale dans les villes libres où tous étaient bourgeois de la ville, impliquait la répartition des citoyens selon leurs compétences et métiers, en différents ordres ou corporations. Nous allons y venir et actualiser cette organisation au niveau des institutions sociales des Réseaux de Vie.

Pour conclure sur l’utilisation de la monnaie pleine dans les Réseaux de Vie

La Monnaie Pleine et les Droits sociaux sont un Bien Commun 

établi sur un ensemble d’inter relations entre citoyens qui partagent une même vision du monde et une même recherche de leurs raisons de vivre. 

Ces échanges sont l’exercice du Pouvoir tel que nous l’avons défini en présentant au tout début, le choix de civilisation et la définition du Pouvoir de Hannah Arendt, définition reprise des exemples des civilisations antiques grecques et égyptiennes : « un rassemblement d’hommes égaux décidés à l’action ». Il correspond à « l’aptitude à agir de façon concertée » et « il jaillit parmi les hommes quand ils agissent ensemble. »

Cet exercice en commun du pouvoir, faut-il le rappeler maintenant, est aussi le socle de la confiance déposée dans la Monnaie Pleine.

La Monnaie Pleine appartient à tous 

parce que tous lui font confiance pour rémunérer leur travail et l’utilisation des biens de consommation et des services dont ils ont besoin pour mieux vivre, élever leur niveau de vie et développer ensemble un nouvel art de vivre dans une civilisation à nouveau florissante.

Dans la partie 5 qui présente la transition entre le système de pouvoir libéral et le développement des Réseaux de Vie nous aborderons les mesures pratiques pour mettre en place la Monnaie Pleine et les Droits sociaux. Nous reprendrons la mesure principale de l’initiative suisse Monnaie Pleine pour mieux sécuriser les comptes des clients des banques commerciales et nous irons plus loin pour mettre en place les principes exposés sur cette page et dans ce chapitre.

Pour approfondir cette question de la création monétaire par les citoyens, l’Analyse stratégique pour l’utilisation d’une Monnaie Pleine dans les Réseaux de Vie, regroupe les documents que nous avons retenus pour montrer qui se sont opposés à une banque centrale privée et comment une Monnaie Pleine a été utilisée lors de crises économiques, notamment durant les années 1930. Ce dossier accompagne cette page web qui a présenté le fonctionnement de l’Institution économique Monnaie Pleine dans les Réseaux de Vie.

Ce dossier indispensable pour dégager les axes de développement d’une Monnaie Pleine et prolonger ce chapitre, comprend :

Autre documentation :

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